Que fait un prisonnier dans sa prison?
Il tourne en rond dans sa tête, il fait les cent pas. Incapable de se stabiliser, il a perdu la notion du temps. Impulsivement, il crie, il crie à tue tête : Laissez-moi, laissez-moi sortir d’ici! Laissez-moi sortir de ce corps aux émotions malades! Laissez-moi sortir de moi-même. Ma tête pense bien, c'est ce corps cet handicap, non…c’est ce cœur qui ne peut se contenir et veut exploser à en éclabousser les barreaux des fenêtres inexistantes et des portes closes. Je n’en peux plus! Je ne sais plus où frapper, sur le mur de mes mains crispées, sur le lit plutôt la base de métal de mes pieds tendus, pourquoi pas le gardien… Non, je ne frapperais jamais quelqu’un mais moi-même, suis-je quelqu’un à mes yeux? Est-ce qu’il y a quelqu’un dans la cellule de ma tête, dans la prison de mon cœur? Où est mon amoureux? Où est ma mère? Où sont mes amis? Où est ma famille? Où suis-je, moi, là-dedans? Où est ma vie?
Je suis dans une cellule toute blanche et toute noire à la fois. Je suis dans le monde et le vide en même temps. Je suis dans l’action et le néant qui se chevauchent simultanément. Je suis dans un coin composé d’ombre et de lumière à la fois. Suis-je la seule ainsi? Les TPL d’un bord et les non-TPL de l’autre côté. Je vous en prie, sortez-moi de moi avant que le pire ne m’arrive, encore pire que la mort ou le suicide, sauvez moi de la perte de mon âme et la déconnexion de…Moi! Car vivre à travers mes yeux, je suis prisonnière de moi-même, tout en remettant ma vie entre les mains des autres . . . Vos mains!
Une citoyenne de Montréal