Le faux cocon de l'isolement
Tout ça en 3 ans: rupture amoureuse après 20 ans, chirurgie majeure et réadaptation, suicide de ma plus jeune, maison sinistrée suite au bris de la digue, travaux qui n'en finissent plus.....et puis maintenant la COVID qui vient couronner le tout.
COVID qui isole, inquiète, déstabilise, qui génère des problèmes de santé mentale. Mais pour moi qui en souffrait déjà, la COVID a eu un effet inattendu: me ramener à mon isolement rassurant, mon cocon douillet, mon havre. Sans avoir à m'excuser, me justifier, expliquer pourquoi je fuis lieux, événements et interactions. Arrêt des sorties et des rendez-vous. Une pause dans mes efforts pour m'arracher à ce repli sur soi et chez soi. Une baisse drastique du niveau de stress, d'anxiété et d'expositions destinées à me ramener graduellement au plus près possible de ma situation antérieure, à mon autre vie celle d'avant
Mais je suis assez lucide pour voir le caractère malsain de ce retrait inopiné: refermer rapidement la porte derrière moi apporte certes un soulagement immédiat mais très certainement à court terme. Je ressens le tout un peu comme si le travail accompli pour me sortir des ténèbres était en partie anéanti.....le tout laisse un goût amer sachant qu'il faudra bien, un jour, reprendre la route mais en ayant l'impression d'avoir reculé, beaucoup reculé. Marcher à nouveau sur le sentier ne se fera pas sans peine, car j'ai déjà l'impression d'avoir perdu des acquis: tous ces petits pas que j'avais accomplis pour tenter de m'arracher à ce marasme.
Je suis à nouveau plus amorphe, plus apathique, plus indécise et plus démotivée. Et je n'ai guère envie de voir ni d'interagir avec personne. Et encore moins de me battre pour avoir des services. L'isolement, c'est l'arme à 2 tranchants: se mettre à risque si on ne le fait pas......et se mettre aussi à risque à le faire.
Merci d'avoir offert cette plate-forme d'échange et de m'avoir lue.