Il existe plus d'une centaine de ressources alternatives en santé mentale au Québec, qui accueillent, accompagnent et aident des personnes vivant des souffrances. Il en existe peut-être une dans votre communauté?
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Quelques pratiques alternatives en santé mentale (extrait du Journal Ailleurs et autrement, édition 2016)
ACCUEILLIR… HUMAINEMENT, SANS JUGER ET SANS DIAGNOSTIQUER
L’accueil est le premier geste qu’on peut poser face à une personne qui est dans un état de souffrance, d’anxiété, de malaise, d’agitation extrême ou au contraire de dé- pression profonde. Accueillir, c’est d’abord être là quand tout chavire, pleinement, parfois sans comprendre tout-à-fait.
C’est prendre le temps d’écouter attentivement ce que la personne a à dire de sa situation, saisir ce qu’elle ressent, entendre ce qui la trouble.
C’est prendre le temps d’écouter les causes du mal de l’âme, sans contention ni prescription, contrairement aux manières institutionnelles rappelle Suzie Durocher, une militante de longue date pour le respect des personnes usagères.
Accueillir, c’est refuser de poser un jugement moral sur les comportements même si ceux-ci peuvent nous choquer ou nous ébranler.
C’est refuser de se réfugier dans la recherche d’un diagnostic dont l’effet néfaste est de fournir une « définition toute faite » de ce que la personne est censée ressentir et une sorte de «kit» sur la façon de se comporter.
C’est considérer l’autre devant soi, à égalité, comme un être humain et comme un citoyen, une citoyenne à part entière.
VIVRE LA CRISE SANS HOSPITALISATION ET Y TROUVER UN SENS
La crise est un moment dans la vie d’une personne, un moment de grande souffrance et qui peut prendre différentes formes : tristesse, angoisse, peur, agitation, perturbation… En général, la personne seule ou accompagnée d’un proche se présente à l’urgence d’un hôpital ou y est amenée contre sa volonté. Mais il existe d’autres façons d’accueillir une personne en crise. À la Bouffée d’Air (Rivière-du-Loup, Bas-St-Laurent) comme son nom l’indique, la personne est certaine d’avoir le temps de reprendre son souffle.
La personne souffrante ou en détresse qui cogne à leur porte est assurée d’un accueil immédiat et chaleureux.
Pendant l’accueil on prend le temps nécessaire pour bien cerner les besoins de la personne.
On se fait un devoir d’impliquer la personne dans la résolution de la crise et aussi du déroulement de son propre séjour.
Chacun a sa façon différente de vivre sa détresse et d’y trouver des réponses. Et la crise peut être un moment opportun pour remettre en question des dynamiques souffrantes et d’emmener des changements durables dans sa vie.
Pour en savoir plus sur les centres de crise ( qui ne sont pas tous alternatifs)
S’ENTRAIDER ENTRE PERSONNES AYANT UN VÉCU COMMUN
L’entraide c’est une forme d’aide libre, naturelle, c’est une pratique citoyenne parce qu’elle vient de personnes qui ont vécu quelque chose et qui veulent utiliser leur expérience pour aider les autres. Cette expérience-là, lorsque les personnes ont l’occasion de l’utiliser pour aider d’autres personnes avec un vécu similaire, devient des acquis de sagesse. Un groupe d’entraide, c’est un lieu, un espace où on donne l’occasion que ces acquis de sagesse puissent être mis à contribution. (…) C’est le plus bel endroit pour une prise de risque parce que les autres sont là et les autres ne te regardent pas en se demandant « Est-ce que tu vas te casser le cou ? Ils espèrent au contraire que ça va réussir. »
Pour plus d'informations sur l'entraide selon une approche alternative
AVOIR ACCÈS À DES « TRAITEMENTS » ALTERNATIFS
Quand ça ne va pas… sommes-nous vraiment condamnés à n’avoir comme traitement que le désormais parcours classique : urgence lors de la crise + hospitalisation/ enfermement dans un département de psychiatrie + médication et approche biomédicale ? Pour certains, l’expérience psychiatrique participe à un dédoublement de la souffrance plutôt qu’à un parcours vers un mieux-être. Face à ce constat, diverses ressources ont mis de l’avant des approches alternatives de traitement en santé mentale hors de l’hôpital, hors de la psychiatrie, hors de la seule médication.
Ces groupes sont en général des lieux accueillants où les gens sont reconnus dans leur dimension profondément humaine, un lieu qui crée et travaille les liens, qui accorde une attention à la singularité de la personne, qui permet de vivre l’expérience d’un travail sur soi en profondeur et… de se reconnecter au monde commun.
Les «traitements» proposés sont divers: thérapie par la parole, groupes de discussion, art-thérapie... et permettent à la personne de cheminer à son rythme.
Pour plus d'informations sur les "traitements" alternatifs
LA GESTION AUTONOME DE LA MÉDICATION : REDONNER LE POUVOIR À LA PERSONNE
La Gestion autonome de la médication (GAM) est une démarche de réflexion et d’actions que mènent les personnes afin de se rapprocher d’une médication qui leur convient et qui s’intègre dans un processus plus large d’amélioration de leur qualité de vie. La GAM aide les personnes à répondre à des questions telles que : « Pourquoi elles prennent des médicaments ? Depuis combien de temps ? Qu’est-ce qu’elles prennent ? Quels sont les effets secondaires ? Et est-ce qu’aujourd’hui ça répond toujours à leurs besoins ? » et ce, afin qu’elles puissent en discuter avec leurs médecins.
Pour plus d'informations sur la Gestion autonome de la médication
Offre d’emploi en développement des pratiques (2020)